Le peuple Baka, les premiers habitants du Cameroun


En recherchant les premiers “Camerounais”, les Baka, peuple de chasseurs-cueilleurs du Sud du Cameroun font figure de meilleurs candidats. Et pour cause, ce peuple pygmée conserve jusqu’à maintenant sa culture. Cependant les menaces pèsent sur l’ethnie la plus ancienne du pays.

Aux origines des peuples pygmées d’Afrique

Les peuples que l’on appelle pygmées se reconnaissent très facilement du fait de leur taille. Si étymologiquement, le mot Pygmée, qui faisait initialement référence à un peuple de la mythologie grecque, signifie “Long d’une coudée”, soit une trentaine de cm, les Baka mesurent environ 1m50 environ. Dans cet environnement, une taille plus petite est un avantage dans ce que l’on nomme les “forêts galeries”. Ils sont donc parfaitement adaptés à la vie semi-nomade en forêt équatoriale dont ils constituent, aujourd’hui, le plus ancien exemple au monde encore vivant.


Leur origine se perd dans la nuit des temps, cependant la recherche génétique a permis d’y voir plus clair, via des recherches menées, en particulier à l’institut Pasteur en France.

Si une origine commune avec les peuples Bantous a pu être identifié avec une séparation il y a 70 000 à 60 000 ans, il a également été possible de déterminer une origine commune pour l’ensemble des Pygmées d’Afrique équatoriale, avec un ancêtre unique il y a 54 000 ans. On estime ainsi que la séparation entre les différentes ethnies pygmées auraient eu lieu il y a environ 20 000 ans.

Un peuple à la taille réduite et en danger

Avec 30 000 personnes, le peuple Baka constitue une des plus petites ethnies du Cameroun, ainsi que l’une des plus menacé.

Son mode de vie traditionnel n’est pas toujours adapté aux contingences de la modernité.

Ainsi de nomades, ils sont devenus semi-nomades, voir semi-sédentaires, lorsqu’ils ne se sont pas tout simplement installés le long des grandes routes traversant le pays.

Afin de tenter de préserver au mieux leur mode de vie, des droits de chasse traditionnel (en utilisant uniquement des techniques ancestrales), leur ont été accordés.

Reste à savoir si les Baka, après avoir réussi à survivre pendant des siècles dans la forêt, réussiront à encaisser le choc de la modernité.

Seul l’avenir nous le dira.